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Suspendus
2020

Réalisé à l'argentique au 120mm.

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Interlude

 

du latin ludus, jeu  : divertissement dramatique ou musical inséré dans un spectacle.

 

Le sentiment d’isolement, voir l’ombre comme une menace, regarder l’autre à travers une vitre, ne plus pouvoir aller où l’on veut, fuir les regards et apprendre à se distancer, perdre le lien et pourtant le rechercher, regarder en arrière vers ce que l’on connaît et être perdu face à un horizon bouché, éprouver, enfin, un sentiment nouveau : le flottement… voici Interlude. 

 

Cette série est née de l’état sans précédent dans lequel notre humanité a été plongée. Le printemps 2020 nous a vu perdre nos repères et nos réconfortantes certitudes. Où regarder et où aller désormais? 

A la manière d’un journal intime, j’ai retranscrit les émotions latentes et pesantes que j’ai perçues à ce moment-là. Dans un premier temps, mes appareils étaient utilisés de manière presque curative pour donner un but à cette période. Ils sont ensuite devenus la ressource essentielle de ce temps suspendu que j’ai eu envie de garder en mémoire. Objets transitionnels, comme des repères dans le néant, mes appareils m’ont guidée vers les autres et m’ont permis de garder le lien, dans la distance imposée, pour figer les visages et les objets de mon quotidien. De retour dans ma maison familiale, mes yeux se sont posés sur mes proches et plus généralement tout ce qui m’entourait. Ces images, bien que personnelles, possèdent également une dimension universelle. 

Ces observations d’un monde restreint ont naturellement trouvé leur support dans le choix du format carré : la perfection d’un carré, c’est une perspective bouchée et un axe directionnel imperceptible. Le choix de l’argentique et son grain se sont aussi imposés : le procédé utilisé, et en réalité l’ensemble du processus créatif de ces images, fait  écho à cette période particulière. 

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