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Sentiment absent

Entretien avec Lou Tsatsas pour Fisheye magazine

Comment est né Le sentiment absent ? Comment a-t-il évolué en plusieurs années ? Pourquoi l’absence de l’Homme vous inspire-t-elle ?

 

En 2017, alors que je commençais les repérages de mon court-métrage Early Bird, je cherchais des cadres pour des raisons purement cinématographiques dans un premier temps. L'absence de l'homme était déjà le sujet du film : "une jeune femme arrive sur un lieu de vacances hors saison, tout est fermé, elle est seule..."

 

J'ai grandi à la mer, lieu de villégiature par excellence, enfin seulement 2 mois par an. J'ai toujours vu les gens venir et partir, les rues de mon enfance s'animer puis se rendormir. J'ai grandi au rythme de cette somnolence ou hibernation avant le réveil de l'été. Je suis donc attirée par la notion d'attente et de somnolence plus que par le vide. 

 

En 2019, en renvoyant ces premiers repérages, je les ai trouvé intéressants, ce qui m'a amenée à orienter mon récit ( approche numéro  2) vers ce sujet photographique semi-abstrait. Pour moi, cette série parle de l'homme attendu avec impatience par une ville qui se fait belle ... je le sens au bord du cadre.. Je le cherche. 

Comme dans le film "La Grande Bellezza" que j'affectionne, c'est une ode sensible à la grande beauté tant recherchée qui est autour de nous sans que nous ne la voyions. 

 

Pouvez-vous m’en dire plus sur le titre de la série ? 

Le sentiment absent c'est une ville de bord de mer en sommeil qui attend l'homme. Elle a besoin de lui pour exister sinon elle n'est que ruines. 

De manière plus large, l'homme est la cité, la cité est l'homme. Il y a la crainte d'être oubliée ou abandonnée pour toujours d'où le sentiment absent... 

 

Votre série est presque abstraite, géométrique, pouvez-vous m’en dire plus ? Etiez-vous inspirée par d’autres artistes ?

De manière indirecte, on est toujours inspiré par plein de choses mais je n'en ai pas en tête. Peut-être ai-je plus pensé à la peinture ...

J'aime le surréalisme, l'incongru et l'accident que l'on retrouve aussi dans mon travail de mode ! La géométrie et l'abstraction, c'est ma passion du cadre. Je cadre toujours, je ne fais que çà. 

 

Une certaine mélancolie/nostalgie se dégage des images, était-ce volontaire ? 

J'ai une affection pour la nostalgie car elle me permet de puiser sans cesse dans mes souvenirs pour recréer des mondes, par essence, perdus. La nostalgie me permet de cadrer de cette manière, de chercher dans ma mémoire ce qu'il reste d'avant pour vous le redonner au présent. 

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