
Stella
Est-ce le cinéma qui a influencé ma perception de Stella, ou Stella qui résonne en moi comme un écho cinématographique ?
Depuis aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours perçu ma ville, Stella-Plage, comme un studio de cinéma à l’américaine.
L’atmosphère des westerns imprégnait les rues, où les bâtisseurs étaient appelés « pionniers » et les plus anciens « les indiens ». Stella est un projet qui s’étend sur vingt ans, une exploration condensée en 55 photographies.
Loin d’un récit patrimonial ou documentaire, il capte les sensations et les ambiances vécues par ceux qui habitent cette ville. Le projet se veut comme un film, avec des plans-séquences sur des lieux figés dans la lumière du crépuscule et des plans serrés sur les habitants.
Chaque modification des lieux, chaque disparition, a été immortalisée pour saisir l’évolution de l’espace. La série joue sur le traitement des images, avec des tons chauds, des couleurs saturées et un rouge récurrent, plongeant l’oeuvre dans un univers de road trip américain. Le sable, fil conducteur invisible, relie les habitants de ce Far West à la française. La solitude des personnages dévoile une paix cachée, celle procurée par la vue de la mer, et ce droit à l’horizon.