LÉON A RASÉ C ÉSAR À NOËL
Exposition Planches Contact, Deauville 2022
Résidence à Deauville avec Laura Serani sélectionnée par la fondation Photo4food
«Tchouang-tseu rêve qu’il est un papillon, mais n’est-ce point le papillon qui rêve qu’il est Tchouang-tseu? » Les fleurs bleues, Raymond QUENEAU
C'est à peine sorti de la période du Covid que cette résidence a lieu. Encore imprégnée de la privation des sens observée durant plus de deux ans, Anne-Charlotte Moulard s'attache à retranscrire cette redécouverte de ces derniers durant ces trois mois de création. Inspirée par le traitement sensoriel et poétique des lieux que Tarkovsky a su créer dans son travail filmique, Anne-Charlotte Moulard s'engage dans une série narrative le long des côtes de la Haute Normandie de Varengeville à Deauville. Durant trois mois, elle retranscrit la sensation de ce territoire plus que le territoire lui-même à la manière d’une surréaliste en questionnant le pouvoir de sa propre psyché sur ces paysages rencontrés. Réalisée à l’argentique, cette série présente des récits parallèles et fragmentés de personnages en quête de sens.
Les images sont la retranscription de ses rêves, eux-mêmes en partie dessinés avant la mise en scène des images.
Synopsis
Une ville silencieuse entre chien et loup, une plage vide, un bois aux cimes gigantesques, de l’eau en immensité, des ombres longues sur le bitume, une pièce à vivre vide où seul persiste un verre vide et une goutte d’eau sur une table. Une femme et un homme se croisent sans se voir. Elle est seule, il est seul. La ville monde les écrase. A l’intérieur, c’est pareil. Le froid de la distance, de la solitude des corps qui se font dos. Déjà, l’envie de retrouver l’extérieur faire rage Et l’espoir de se retrouver persiste dans les coeurs. Une main qui invite à se retrouver se pose sur une table. Un visage en mal se sens cherche le sol quand un pied de boue vêtue affleure le sol immaculé. C’est alors que le couple se retrouve à se chercher autour d’une ruine. Chaque corps s’enlace, seul, à la recherche de l’autre. Les regards sont fuyants, les vents contraires. Ce vent les emporte sur le bac où les éléments se déchaînent. C’est sans compter sur les chants venus du choeur des coeurs. En leurs seins fleurissent alors les premiers mots. Le printemps est là, fleurissent les premiers bourgeons et avec eux, les corps se libèrent. Des pieds qui s’enlacent, des mains qui se touchent au travers d’un rideau. Une femme qui nous un foulard. le jeu des transparence commence. Cheveux et corps mouillés sur la robe fleurie du printemps. Elle goûte l’eau quand il goûte sa peau. Les cheveux s’emmêlent et prennent feux quand les mains réchauffent le feux sacré. Quand enfin prend feu la bâtisse du temps passé, il est enfin temps de partir voguer, laver et se fondre dans l’océan. Comme le retour au source d’une humanité qui venait déjà des mers pour mieux y retourner. Respirer enfin c’est prendre à plein poumons la seule chose qui n’a pas de prix, l’AIR !